Tu me murmurais à quoi bon.
À quoi bon s’aimer, si l’un de nous deux choisira de partir en premier. À quoi bon se faire rire et se découvrir, à quoi bon s’embrasser, à quoi bon se retrouver, à quoi bon se raconter, à quoi bon s’éspèrer, à quoi bon se manquer, à quoi bon s’agacer, s’engueuler, se pardonner.
À quoi bon ces années sur pause, à quoi bon ces soirées amoureuses, à quoi bon ton canapé froissé, à quoi bon mon salon sans télé, à quoi bon tes cheveux décoiffés, mes habits jamais rangés, mon réveil toujours allumé et les matchs de foot ratés. À quoi bon s’aimer, puisque l’un de nous deux choisira de rentrer en premier et reprendra tout seul – seul sans l’autre – la vie, là où sa lecture s’était suspendue avant tous ces à quoi bon, ne laissant que cette vaine et vilaine interrogation.
Alors, à quoi bon ?