Je m’arrête parfois tout net, comme si je n’étais plus capable de faire autre chose. Je m’arrête tout net et j’essaie d’imaginer comment cela serait, si finalement, je n’avais jamais déménagé. Si, finalement, comme pour beaucoup coup de choses, j’avais laissé glissé ce rêve dans les cartons des impossibles. Si finalement, j’avais souri, en voyant les papiers à envoyer, si finalement je m’étais dit que, allez, finalement, t’es pas si mal à Paris.
J’essaie d’imaginer ce qui m’aurait manqué. J’essaie d’imaginer si j’aurais grandi pareil, si j’aurais pu faire tout ce que j’ai fait, si j’aurais fait les mêmes bêtises. J’essaie d’imaginer tout ça et puis, invariablement, je souris presque malgré moi. Tout ce qui m’aurait manqué tient sur les doigts d’une main. Elles, eux.
Je ne sais pas imaginer comment aurait été le passé, sans elles, sans eux ; comment serait le futur sans elles, sans eux.